journal de bord

 C'était en plein hivers, le 23 janvier pour être précis, c'est le jour où la vie de Emilia fut chamboulée à jamais. Elle tenait ce petit être fragile dans ses bras. Elle venait de la mettre au monde une petite fille. L'infirmière lui demanda le prénom qu'elle avait choisit et distraitement elle dit Zooey. C'était un prénom peu original, mais après tout, elle comptait partir de l'hôpital et abandonner le bébé ici. Autant lui laisser un héritage, un prénom. L'infirmière lui apporta la petite lors de l'heure du repas. Emilia tenta à deux reprises de faire boire la petite, mais cela était affreusement douloureux pour elle. Elle laissa donc tomber. Trois jours après la naissance de sa file, Emilia se sauva de l'hôpital dans un moment d'inattention du personnel. Cet enfant, elle n'en avait jamais voulu, son homme lui non plus. Voilà pourquoi elle l'abandonna ne lui laissant qu'un souvenir, celui de cette couverture qu'elle avait acheté et lui avait laissé. Elle n'était pas cruelle. Elle n'était simplement pas prête à laisser tomber son bonheur pour celui de ce petit être fragile. Elle n'était pas stable et clairement incapable d'élever cet enfant. Lorsqu'on se rendit compte de sa disparition, on tenta tout pour la rejoindre et la retrouver, mais plus une seule trace d'Emilia n'était présente. Ce petit enfant pleurait dans son lit à l'hôpital. On finit par le confier à la protection de la jeunesse qui plaça le petit bébé à New Hope espérant qu'elle soit rapidement adoptée. Ce fut le cas. Il n'en fut que de quelques semaines.

Le prénom de Zooey n'étant pas approuvé par les nouveaux parents, ceux-ci le firent changer pour celui de Charlotte, beaucoup plus francophone, puisque ceux-ci étaient loin de parler anglais. Charlotte était la cinquième enfant que la famille Tremblay adoptait, elle grandissait tranquillement, les bébés c'était ce qui rapportait le plus d'argent à ce couple. Voilà pourquoi ils adoptaient des enfants dans le besoin, pour les nourrir juste assez, les habiller avec des vêtements de secondes main, les envoyer à l'école avec le minimum de choses dont ils auraient besoins. Dépenser le moins d'argent possible sur les enfants pour en avoir plus pour eux à la fin. En plus de réclamer l'aide sociale, pour ne pas travailler et passer leurs journées à ne rien faire. Le nombre de fois où ce fut l'aînée de la famille, du haut de ses 10 ans qui changea la couche de Charlotte. La petite fille eux même le crâne ouvert une fois parce que celle-ci l'avait échappé par terre. Elle en garde encore une cicatrice au fond de son crâne. Dans la maison il y avait cinq enfants, Isabelle, Catherine, Laura, Pierre et Charlotte. Lorsque Charlotte eux cinq ans dans cette maison, elle eux droit à une portion de plus de pâte dans son assiette et une robe de seconde main, mais qui n'avait jamais appartenue à aucune de ses aînés. Lorsque Charlotte avait cinq ans un sixième enfant vint se joindre à la famille, un nouveau bébé, mais cette fois-ci le bébé ne venait pas de New Hope. C'était celui d'Isabelle qui avait à peine quinze ans et ce bébé c'était celui que leur père lui avait fait. Un jour il était même venu voir Charlotte et lui avait dit que si elle était sage son tour viendrait un jour. Isabelle l'ayant entendu était venue voir Charlotte.

«Je te promets Charlie, JAMAIS, oh grand JAMAIS je le laisserais te toucher!»

Les larmes dans les yeux de sa sœur adoptive, Charlie compris que cela était vrai. Deux semaines plus tard, les six enfants de la famille Tremblay rencontraient la protection de la jeunesse suite à une plainte portée, tous les enfants savaient que c'était Isabelle qui avait appelé, mais personne ne le dirait. Isabelle, Catherine et Laura avaient parlé les trois d'attouchements, Pierre des tâches beaucoup trop difficile qu'on lui faisait faire et Charlotte elle ne dit rien, elle était si jeune et innocente. On les envoya tout à New Hope, les mettant à nouveau à l'adoption. Quand on est tout jeune et innocent, c'est beaucoup plus facile de se faire adopter. Ce n'est pas vrai. Cette fois-ci, Charlotte ayant si peur de revivre dans une famille comme celle des Tremblay se faisait sauvage . Elle s'accrochait à Isabelle à toute les fois que des gens venaient pour adopter les enfants, refusant de la laisser, par peur de tomber sur une famille qui voudrait d'elle. La peur devint encore plus grande lorsqu'Isabelle quitta New Hope deux ans plus tard. Laura et Pierre avaient déjà été adopté. Il ne restait que Catherine qui quitta New Hope un peu plus jeune, puisqu'elle n'en pouvait plus. À sept ans Charlotte était à nouveau seule ici.

En fait, elle n'était pas seule. New Hope était l'un des seuls endroits où elle s'était fait des amis, elle commençait tranquillement à reprendre confiance en elle. Le psychologue s'occupait d'elle et Charlotte était presque heureuse à New Hope. Elle pensait que c'était enfin un endroit dans lequel elle pouvait se sentir en sécurité et se permettre de vivre gentiment. Elle découvrait un intérêt pour le dessin et l'écriture, malgré son jeune âge elle adorait écrire des lettres, même si ce n'était pas parfait.

C'est à l'âge de douze ans qu'elle fut adoptée par les Smith qui avaient déjà deux enfants, deux garçons qui étaient un peu plus âgé. Les Smith trouvant le prénom de Charlotte trop long et français se mirent à l'appeler Charlie. La famille Smith était très différente de son ancienne famille. Ils étaient beaucoup plus aisés. Charlie avait droit à des vêtements à la mode, des poupées, tout ce qu'elle souhaitait elle pouvait l'obtenir. Elle aimait presque cet endroit, mais ses nouveaux parents étaient très peu présent. Caleb et Andrew, ses deux frères, et elle avaient une gouvernante qui s'assurait qu'ils soient en cours à l'heure, aient des repas bien équilibré et qu'ils se brossaient les dents avant de se coucher aux heures demandés par les parents. Charlie adorait sa nouvelle vie. Tout se passait très bien. Du moins pendant la première premières années.

Charlie avait treize ans lorsque Caleb, du haut de ses seize ans, décida qu'il était temps pour elle de devenir une femme. Il entra dans la chambre de sa sœur un soir où leur parents étaient partit. Ils n'avaient plus de gouvernante à leur âge et Andrew était chez des amis ce soir-là. Charlie lui demanda ce qu'il voulait lorsqu'il vint s'asseoir sur le lit. Il prit la main de Charlie dans la sienne et y posa ses lèvres. Tout commença très tranquillement et poliment. Charlie ne comprit pas ce qu'il voulait lorsqu'il posa ses lèvres sur les siennes. Elle le repoussa lui disant qu'il était son frère et que ce genre de comportement n'était pas approprié. Il lui dit simplement de se taire, qu'elle n'était pas sa vrai sœur. Il la poussa sur le lit et la força à l'embrasser à nouveau. Il lui prit la chose qui lui appartenait à elle; sa virginité. Il refit cela quelques fois, à chaque fois Charlie pleurait et espérait qu'il lâcherait l'affaire. Mais ce ne fut pas le cas. Un soir, elle décida de crier, d'appeler à l'aide, Caleb lui dit que personne ne viendrait, mais ce ne fut pas le cas. Andrew était rentré plus tôt que prévu et vit tout. Il cria à Caleb que ce qu'il faisait était dégoutant. Charlie avait maintenant quatorze ans. Andrew en parla à ses parents, Charlie confirma le tout honteuse. Les Smith décidèrent d'aller la reporter à New Hope en expliquant la situation. Leur vrai fils passait bien entendu avant elle. Après tout, elle n'était qu'un déchet récupéré.

Charlie passa encore deux ans à New Hope, heureuse de s'y retrouver. Elle adorait cet endroit dans lequel elle se sentait à l'aise et bien. Lorsque vint l'âge de quitter l'endroit elle pleura. Elle appliqua pour devenir pion et on accepta sa demande. La première année elle s'occupa des plus petits tout en entrant au Cégep en Science Natures. Elle avait droit à de grosses bourses et prêt étant orpheline. La jeune femme étudiait avec tout son cœur, obtenant parmi les meilleurs résultats. Son but étant d'entrer en faculté de médecine. À l'âge de dix-neuf ans elle entra en faculté de psychoéducation, elle savait qu'elle voulait pouvoir aider. Elle choisit même de faire une mineure en littérature, pour ce donner un peu de défi et pour avoir autre chose agréable à faire, écrire.